selon D.Thiery :
La chapelle Saint-Jean sur la colline, ancienne paroissiale et lieu de pèlerinage Achard et Féraud rapportent que l’ancien village de Barrême, bâti sur la colline dominant le village actuel, fut détruit par le feu en l’année 1040. Ce fait est transcrit dans la Vita sancti Isarni, abbé de Saint-Victor de 1020 à 1047. Se rendant à Castellane, il s’arrête à Barrême et demande l’hospitalité aux habitants. Ceux-ci la lui refusent. Seule, une pauvre veuve lui apporte des oeufs et un peu de pain dans une grange abandonnée. Quelques jours plus tard, le feu du ciel détruisait le village. L’église et la maison de la veuve furent épargnées par l’incendie. Qu’en est-il de cette histoire où un saint moine déchaîne le feu du ciel contre un village inhospitalier ? Les données suivantes vont nous faire découvrir que cette église était encore paroissiale au cours du XVIe siècle et que ce n’est seulement qu’à cette époque que la paroisse fut transférée dans une chapelle du village. Mgr Soanen, lors de sa visite pastorale de 1703, ... remarque la chapelle de St Jean Baptiste sur la coline que nous avons visitée, et nous y avons vu les marques et les ruines de l’ancienne église paroissale détruite depuis plus de cent quarante ans, et aujoud’huy en la resserant de beaucoup on l’a rétablie passablement. Il remarque également que nous avons trouvé par une sentence de Mr Clausse du 23 décembre 1564 que depuis certains temps l’ancienne eglise paroissiale qui avoit été bâtie sur le haut de la colline, sous l’invocation de St Jean Baptiste, étoit alors détruite, que le service en avoit été transféré dans le bourg en la chapelle de St Antoine dont led. Evêque ordonna l’augmentation voulant qu’elle fut appellée désormais uniquement l’Eglise de St Jean Baptiste, ce qui a été confirmé par Mr Martin en 1602, et par Mr du Chaine en 1633. Achard rapporte que les nouveaux curés allaient prendre possession de la cure à la chapelle Saint-Jean . L’abbé Féraud rappelle que la fête patronale attire beaucoup d’étrangers. Elle se célébrait autrefois avec une sorte de magnificence, le jour même 24 juin. Et de décrire la grande procession qui montait à la chapelle, portant le buste du Saint sous un dais brillant. Au retour, avaient lieu les jeux publics . Enfin, l’enquête sur les lieux de culte de 1899 est encore plus précise : la chapelle de S. Jean, sans décret d’autorisation, ancienne paroissiale, saccagée en 1530 par l’armée de Charles Quint, puis restaurée elle sert depuis de lieu de pèlerinage aux habitants de Barrême qui lui sont très attachés. Messe dite par le curé au lendemain des quatre principales fêtes de l’année ; puis avec assistance des curés voisins aux deux fêtes de S. Jean, la Nativité et la décollation. |