Sans décrire un à un les 8 chapiteaux de cette église, on peut cependant dire que les scènes sont répétitives. Très mal éclairées,
situées à 8 mètres de haut - sauf pour les deux pilastres situés à proximité du chœur - on peut se demander quelle était la portée
psychologique de telles sculptures puisque situées très en hauteur.
Par contre leur intérêt est indéniable : - personnages très en mouvement, dont le visage est souvent marqué par l'effroi. Leurs jambes écartées et leurs pieds sont déjà pris dans la bouche de monstres. - Ces monstres - yeux écartés, nez large, gueule grande ouverte, dents pointues (prêtes à croquer les jambes de personnages situés souvent aux deux angles du chapiteau. - Le corps des damnés est traité dans un style rudimentaire : tronc à peine marqué - têtes disproportionnées - très larges et aux traits épais - encadrées d'une chevelure mi-longue se terminant en rouleaux sur les épaules ; Ils ne se laissent pas passivement engloutir. Leur résistance est visible. - des têtes émergeant de feuilles Partout le thème de la damnation - monstres androphages - pas de parties du corps entièrement englouties (c'est souvent le cas ailleurs) Questionnement avec les jambes écartées : réminiscence de l'antiquité (la sirène- divinité des eaux ). Au Moyen-Age : représentation de la luxure, de la fausseté qui entraîne l'homme dans le pêché - qui " écartèle " l'homme. Le motif à masque humain (barbe- cheveux-feuillage) serait une représentation antique du soleil - reprise dans l'art romain et plus tard par les ornementalistes de la renaissance. Visages hybrides - symbole de la transmutation alchimique qui doit s'opérer dans l'homme religieux qui peut tourner en singerie grossière si l'homme n'y prend pas garde. |