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".... La caractéristique essentielle du BAROQUE CORSE, c'est sa longévité :
en gros, il ne s'efface qu'au Second Empire.

La faiblesse des moyens matériels et l'attachement aux traditions (n'est-ce pas faire de nécessité vertu ?) a fait que la Corse n'a pas procédé aussi profondément qu’ailleurs au remodelage constant des lieux de culte au gré des modes théologiques et des canons artistiques. Ainsi, l’île conserve, dans plus d'une centaine d'édifices religieux disséminé sur tout son territoire, la marque quasiment intacte de la Contre-Réforme et de l'appel d'offre généralisé que le Concile de Trente (milieu du XVIe s.) avait lancé en direction des artistes pour qu'ils mettent leur talent et leur imagination au service de la foi. Une foi dans les images, leurs vertus éducatives et leur portée spirituelle, affirmée contre la Réforme, austère et iconoclaste.


Ceci ayant été affirmé, on débattra, au sortir de la Renaissance, pour savoir si on peut représenter la vierge évanouie au pied de la croix quant il est dit « stabat Mater». Et on multipliera toutes sortes de scènes d'extases, comme s'il fallait représenter sur le miroir ainsi tendu aux fidèles la bonne attitude à prendre face à une peinture canonique.
Le lieu du culte évolue aussi, marqué par l'apparition de la chaire et du confessionnal, les deux manières de penser et d'organiser la circulation de la parole dans l'Eglise. Et l'autel vient s'accoler au mur d'abside pour interdire, autour du lieu de consécration, les déambulations aléatoires ou les processions organisées.


Il faudra attendre le souffle de Vatican II pour corriger cet espace baroque dans les églises de Corse,
en installant dans le chœur un second autel permettant d’officier face aux fidèles....."

Commentaire trouvé sur internet sur le livre de Mr Mattei sur le baroque religieux en Corse.