Les origines des santons sont lointaines. S’il existe des représentations de la nativité dès les premiers siècles
du Christianisme (visibles sur certains sarcophages paléochrétiens), les crèches d’église,
originaires d’Italie, ne furent introduites en Provence qu’à la fin du XIIIème siècle. Pourtant la paternité est souvent attribuée à Saint François d’Assise au XIIIème siècle car c’est lui qui mit en scène pour la première fois une nativité avec des personnages vivants. Les crèches ne firent leur apparition sous forme de cire ou de bois qu’à partir du XVIème siècle. En France, la tradition de conserver la crèche chez soi est née après la révolution française, au début du XVIIIème siècle. L’emploi de l’argile ne se généralisa qu’au XIXème siècle. C’est la naissance des santons de Provence. Grâce à son coût réduit et à sa solidité une fois cuite, l’argile rendit les santons accessibles à une plus grande partie de la population. Si de nos jours les véritables santons de Provence sont faits en argile, il faut néanmoins rappeler qu’il existe en France des personnages de crèche créés avec d’autres matières : bois sculpté, bois peints, bois doré, bois et tissu, armatures de fer et étoffes, cire, carton, papier bouilli, plâtre, gélatine, verre filé, mastic, porcelaine, plastique, résine de synthèse... Faire la crèche est une tradition qui se perpétue de génération en génération. Alliance du sacré et du payien, ce rite a un côté magique qui nous plonge au cœur de nos racines, de notre enfance. Les amateurs de santons soulignent le côté magique de la construction de leur crèche depuis la recherche patiente de végétation, la disposition minutieuse des bâtiments, jusqu’au placement des fragiles figurines. Tout est calculé… et savouré. Emotion de l’instant, passion d’une vie… les santons suscitent un intérêt sans cesse renouvelé. |
Les santons sont de petits sujets en argile, animant les crèches à Noël. Typiquement provençaux, ils envahissent les marchés au moment des fêtes de fin d'année. C'est après la Révolution française que les santons de Provence font leur apparition. Alors que la religion est mal vue par le pouvoir en place, ces petits personnages permettent aux familles de créer discrètement leur crèche. En argile rouge peint, d'environ huit centimètres de haut, ils représentent l'enfant Jésus, la Vierge Marie, Joseph, l'âne, le boeuf, les bergers, les villageois, des moutons, les rois mages, etc. En 1803, Marseille accueille la première foire aux santons. De la Canebière au Vieux Port, les étals débordent de ces petits sujets. Aujourd'hui encore, tout au long du mois de décembre, cet événement réunit le savoir-faire des santonniers et la curiosité des touristes. Outre des santons pour constituer une crèche, le visiteur peut trouver sur place une ambiance familiale : atelier pédagogique, animations pour les enfants, messe en Provençal, etc. La foire de Marseille , si elle reste une référence, a fait des émules dans la région. Ainsi, d'autres villes proposent elles aussi leur foire aux santons, plus ou moins intégrée au marché de Noël : Avignon, Arles, Aix, etc. Où que vous soyez en Provence au moment des fêtes de fin d'année, vous pourrez venir découvrir ces petits personnages si chers à la région. De mëme chaque paroisse de Haute Provence rivalise en plaçant la plus belle des crèches !!! |
Depuis le IV ° , la fëte de Noël est célébrée : En l'église Sainte Marie de l'Incarnation de Jésus, aujourd'hui Sainte Marie Majeure à Rome,
on sait qu'une célébration de Noël est commémorée pendant la nuit du 25 décembre depuis le IV °.
En effet, la date du 25 décembre a été fixée comme date de la naissance du divin enfant au IV °. Les débats qui ont amené cette décision ont permis de développer une pratique religieuse autour de cet événement. À partir du VI ° , les écrits anciens rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait ad praesepe dans cette église de Sainte Marie à Rome ; ce qui signifie littéralement autour de la crèche (En effet les reliques principales de cette basilique sont des planches de la crèche et les langes de l'enfant Jésus). C'est donc à cette époque que l'on peut ramener l'existence d'une première crèche telle que nous les connaissons aujourd'hui avec la Vierge Marie, Joseph, l'âne et le bœuf, faite de statues. Ce n'est probablement qu'à partir du XII ° que l'on célèbre la fëte de l'Épiphanie avec l'adoration de l'enfant Jésus par les trois Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar. Les initiales de leurs noms sont celles de la formule chrétienne de bénédiction des habitations : "Christus Mansionem Benedicat", que le Christ bénisse la maison. François d'Assise a créé en 1223 une des premières crèches vivantes en utilisant des personnages réels, à Greccio, en Italie, dans une grotte de la région où les frères mineurs avaient établi un ermitage, avec la coopération du Seigneur du village. Les personnages (Joseph, la Vierge Marie, les mages, les bergers, les paysans) étaient joués par les gens du village. Les animaux aussi étaient réels. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prëcha, durant la messe de Noel, et que l'un des assistants le vit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras . A Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante . Plus tard, on plaça parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, la coutume s'est répandue, sous l'influence des prédicateurs franciscains, surtout en Provence et en Italie. Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises au XVI °. Ce sont les Jésuites qui les ont introduites pour la première fois en modèle réduit. En France, après la période de la Révolution pendant laquelle cette pratique religieuse s'était perdue, les Provençaux ont répandu l'usage de la crèche à partir de 1803, c'est-à-dire juste après le Concordat de 1802. Ils avaient en effet inventé les santons actuels qui peuplent les crèches, souvent installées non seulement dans les églises mais dans les maisons particulières. |