St-Andre-Troins Troins :
La Tour et sa chapelle Saint Jean
et plus loin la chapelle Saint Michel ,


Sur la commune de Saint André les Alpes , le long de l'Issole , une tour templière , XII ° , au quartier dit de "La Tour" , accompagnée par la chapelle Saint Jean , effondrée à ce jour ...

Pas loin les ruines du "Clot Rouquet" . Plus de trace de l'ancien village "Troins" ( hameau dit du "Seuil" ) et de sa chapelle Saint Michel aperçue en 1972 .


Sous-Menu sur  Saint André les Alpes ,  note sur Troins ( voir page 13 )


Certaines photos peuvent être agrandies , cliquez dessus


" ... La communauté s’agrandit de Troins , communauté qui comptait 29 feux en 1315, mais est fortement dépeuplée par la crise du XIV ° siècle ( Peste noire et guerre de Cent Ans ) et annexée par celle de Saint-André au XV ° siècle .
...... Il subsistait une abside de l’ancienne église de Troins en 1969 , effondrée depuis ..."


D.Thiery nous précise :

" ... C’est au hameau du Seuil et dans quelques rares bastides qu’il faut reconnaître l’habitat. Le cadastre de 1835 ne recense qu’un hameau, celui du Seuil, comprenant une dizaine de maisons et une église . En 1315, il existait 29 feux, soit 150 habitants, en 1471 le territoire est reconnu inhabité. Il va se repeupler lentement pour atteindre les 45 habitants à la fin du XVIIIe siècle, moment où la commune est rattachée à celle de Saint-André.
Il ne subsiste actuellement que quelques murs de l’église paroissiale dédiée à saint Michel. Elle est recensée lors de l’enquête de 1278 :
l’église paroissiale, dont le prieur est appelé de son prénom Guillaume, est à la collation du seigneur évêque de Senez .
Puis vers 1300 et 1386, ecclesia de Troynis, ecclesia de Troinis

Les deux tours et la chapelle Saint-Jean :

Le castrum de Troins est cité en 1237 avec celui de Mura . La même enquête de 1278 indique également que l’hospitalier dudit lieu a donné une sétérée de terre de R. Fulcone de Troyns, terre qui est près de l’église Saint-Jean, c’était du temps où le seigneur Boniface tenait la terre de Castellane. Cet hospitalier pourrait être d’un ordre de chevalerie, templier ou hospitalier, plutôt hospitalier car l’église est dédiée à saint Jean, les Templiers préférant saint Michel.

La carte de Cassini signale à Troyns deux édifices, l’un nommé la Tour, l’autre la Tour des Templiers Rne. On retrouve les deux tours dans le cadastre de 1835 :
* L’une est rectangulaire ,
* l’autre est de forme carrée et accompagnée d’une chapelle en ruine . Cette dernière présente une abside en hémicycle orientée vers l’est et semble en état. Il pourrait s’agir de l’église Saint-Jean citée en 1278.

Sur la présence d’un ordre chevaleresque à Troins il n’existe que la mention de Cassini. R. Collier cite la tour romane de Troins faisant partie d’un système fortifié de la vallée du Verdon entre Beauvezer et Saint-André . Les deux tours sont signalées en ruine sur les cartes actuelles, mais la chapelle n’y figure plus. Elles sont situées à 1500 mètres au sud du hameau abandonné du Seuil et sont distantes l’une de l’autre d’à peine 200 mètres.

L’abbé Féraud en 1844 fournit une description de ces deux tours :

* on trouve, sur un mamelon qui domine la vallée d’Isole, une tour assez curieuse. C’est un bâtiment carré en forme de clocher, construit, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec des pierres aussi carrées et dont la taille est seulement ébauchée. Ces pierres sont liées par un ciment si solide que le bâtiment s’est assez bien conservé. Cette tour communiquait avec une chapelle dont le sanctuaire existe encore
* Sur un autre mamelon, on aperçoit les ruines d’une autre tour .

Pour J.-C. Poteur le donjon carré de Troins a été construit entre 1173 et 1218. C’est la période durant laquelle le comte de Provence soumet les seigneurs rebelles, en particulier ceux de la région de Castellane, qu’il fait construire ou conquiert des châteaux qu’il confie aux Templiers ou aux Hospitaliers .
Le donjon mesure extérieurement 6,30 x 6,30 m avec des murs de 1,80 m d’épaisseur et offre une surface intérieure de 5,50 m² . Le fait qu’il existe deux forteresses à quelques 200 mètres de distance peut faire penser que l’une a été construite pour faire le siège de l’autre ... "




... plan montrant la tour et le village de Troins ....

( carte Cassini )



... photos de la tour prise en 1972 !! ....

On y devine un bâtiment sur le côté , chapelle Saint Jean , inexistante en 2010 !!
Vieilles photos de l' 
abside de Saint-Jean




Visiter les ruines de la chapelle Saint Michel ,





... balade en novembre 2010 , avec la neige et le soleil !!











... la Tour à ce jour ....











... les ruines du hameau "Clot Rouquet"
lieu de résistance , les murs tombent , subsistent des caves voutées ...











Commentaires trouvés sur le net , intéressants : chapelle , tour , ferme , .. tout y est .

" ... Troins, une ancienne communauté villageoise oubliée dans la vallée de l'Issole.

* Troins désigne le nom de la communauté dans son ensemble,
* et Le Seuil , le chef-lieu en particulier (c'est-à-dire un hameau avec quelques maisons agglomérées, une chapelle qui fut église paroissiale avec son petit cimetière, un petit four, et des restes de parcelles de jardins ou de vergers).
Page sur Le  Seuil

La question des limites de la communauté se pose aussi, car il est difficile de dire si un deuxième site, le lieu-dit La Tour, faisait partie de la même entité.
Si l'on en croit la carte (imprécise) de Cassini datant du XVIIIe siècle, ce ne serait pas le cas.
Pourtant les deux lieux ne sont distants à vol-d'oiseau que d'un kilomètre.

Ce lieu mérite également qu'on s'y arrête :
situé sur éperon rocheux regardant Saint-André, une tour encore bien droite s'élève sur deux étages, elle est rongée à sa base sur ses 4 côtés, ce qui laisse craindre un effondrement progressif.
Pourtant, il ne suffirait que de quelques sacs de béton et de sable et un peu de bonne volonté pour lui assurer la sécurité qu'elle mérite.
La présence des tours dans la région est bien connue, mais on en ignore les subtilités.
Étaient-elles en liaison visuelle entre elles comme c'est le cas ailleurs ? Comment étaient-elles gardées et par qui ? Il est difficile de répondre à ces questions en l'absence d'étude précise sur le sujet.
Ces monuments remontent à une époque médiévale ancienne dont il nous est parvenu que peu d'informations.
On ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec la tour de Piégut à Thorame-Basse, elle aussi bien conservée, mais elles ne se ressemblent pas par leur construction.
Il est aussi difficile de dire si elles pouvaient communiquer, de toute évidence, il n'y a pas de contact visuel direct possible, il faudrait donc un ou plusieurs relais ; jusqu'à preuve du contraire nous n'en connaissons pas, de plus la tour de l'Issole dispose d'une large ouverture voûtée regardant vers St-André, en revanche le mur nord est aveugle, à moins qu'il y ai eu une ouverture plus haut sous la toiture.

A quelques mètres de la tour sous les broussailles on trouve les restes non moins intéressants d'une petite chapelle ( Saint Jean ).
Bien qu'il ne subsiste que le chœur, le revêtement très soigné du mur intérieur en pierres de tailles de petite dimension est encore visible.
La disparition de l'édifice dans la végétation est plutôt récente, au milieu des années 1930, l'abside du chœur était encore bien visible .

Ce lieu de la Tour est aussi connu dans l'histoire récente. Durant le Seconde guerre mondiale, une ferme située à proximité ( Clot Rouquet ? ) des vestiges abritait un groupe de résistants, les nazis prévenus de cette occupation ont incendié la ferme (dont on voit encore les ruines). Sur le départ du chemin, le long de la Départementale 2, un panneau en bois rappelle le sacrifice des Résistants ...".



TOP